Brrr ! V’là le mois le plus froid.
Février. Il fait froid, mais il est court, ce mois. 28 jours seulement, mais bien remplis.
Tout d’abord, en février, c’est le défi 28 jours sans alcool, créé par la fondation Jean Lapointe, il y a maintenant douze ans pour recueillir les fonds qui permettent de soutenir activement et de manière significative la lutte contre les dépendances. C’est, depuis, devenu un véritable mouvement de société intégré à la culture québécoise et je le fais tous les ans, pour moi. C’est un défi qui fait du bien.
Plus d’infos: defi28jours.com
Il y a aussi, bien sûr, le premier salon de l’année, à Gatineau. J’ai hâte de vous voir ! Puis j’ai mon projet littéraire pour les 12-16 ans qui voit le jour aussi. Et puis, quoi d’autre ? La Saint-Valentin ! J’ai une belle promo pour l’événement.

Ce mois-ci :
Éditorial | 28 jours bien remplis et sans alcool |
Agenda | Salon du livre de l’Outaouais |
Sortie de livre | Un nouveau projet pour les 12-16 ans |
Promotion | Offre duo pour la Saint-Valentin |
Anecdote | Il y a 5 ans déjà: Pour le temps qu’il me reste |
En développement | Un selfie compromettant |
Pour la St-Valentin | L’inconnue du bus |
Dans ma télé | Les armes: rectifier le tir après s’être tiré dans le pied |
Recette | La bolognaise de Claude Granger |
Courrier | Luke le maitre de l’évasion |
Agenda
Salon du livre de l’ Outaouais
Du 20 au 23 février 2025 se tiendra la 46e édition du SLO ( Salon du livre de l’Outaouais) au Palais des congrès de Gatineau!
Premier salon de la tournée littéraire pour l’année 2025.
Venez m’y rencontrer le 21, de 12h à 13h au kiosque 200.
J’ai hâte de vous y voir !
Sortie littéraire
Un nouveau projet pour les 12-16 ans
Sortie de livre, oui, je sais, je suis une véritable machine ! Un nouveau projet qui s’adresse aux 12-16 ans.
Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de gros mots ni de passage qui fait rougir. Des romans en anglais et en français. Le premier de la série s’intitule en français : Une drôle de paire et Victor and Gustave, en anglais. ( disponible à la fin du mois)


C’est l’histoire de Victor, un pharmacien célibataire et bien encrouté dans sa routine, et de Gustave, un vieux chien qui réside au refuge animal et qui ne désire pas être adopté, de nouveau.
Rien ne semblait pouvoir unir leurs destinées, sauf Irène, la nouvelle bibliothécaire qui est aussi bénévole au refuge. La belle Irène ne peut prendre Gustave chez elle et elle craint pour la vie de Gustave s’il n’est pas rapidement adopté.
Quand la dame patronnesse Melançon organise une levée de fonds pour le refuge, le pauvre Victor, sous le charme de la belle Irène, se retrouve avec un colocataire, poilu et grognon. Une histoire d’amitié, d’amour et d’aventure avec des personnages attachants et hauts en couleur.
Promotions
Promo Saint-Valentin
Une offre duo de la saga de Val-des-Loups : le rôle d’une vie et un amour sous les projecteurs.
Visitez la page promotions pour plus de détails
Anecdote
Il y a cinq ans déjà
Il y a 5 ans, le 19 février 2020, sortait mon premier roman adulte chez Les éditeurs réunis : Pour le temps qu’il me reste.
Rapidement encensées par la critique et finaliste du Prix littéraire Jacques-Poirier. J’ai eu la chance de participer à mon premier salon une semaine plus tard au Salon du livre de l’Outaouais qui se débutait le 27 février, date à laquelle le premier cas de Covid 19 était déclaré au Québec. Malheureusement, la tournée promotionnelle en salons s’est arrêtée là. Je me souviens d’un fait cocasse. J’étais assise pour les dédicaces aux côtés d’Amélie Dubois, auteure bien connue pour ses romans à saveur humoristiques. Une jeune femme qui attendait pour obtenir une dédicace sur sa copie de Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, d’ Amelie, m’a souri et dit, probablement pour m’encourager, que le chien sur la couverture de mon livre était mignon.
Elle me demande ensuite, en fronçant les sourcils : Pour le temps qu’il me reste… ça l’air triste. Elle ne meurt pas tout de même ? Alors je la regarde en soulevant les épaules et réponds: hum, oui, désolée! Tout au long de la pandémie, les gens, avec qui j’ai parlé de mon roman, disaient tous : tsé, les maladies…
Oui, mais, il n’y a pas que la maladie dans ce roman ! On rit aussi, et on rougit même. Je vous le garantis !
Mauvais timing, comme on dit chez nous. 🙂
Un texte pour la St-Valentin
L’inconnue du bus
En développement
Un selfie compromettant

J’ai une dizaine de nouvelles qui trainent sur un disque dur et qui ne demandent qu’à être étoffées en roman. C’est sans compter les histoires qui viennent s’incruster dans mon esprit et jouent du coude pour passer devant les autres. C’est le cas de Jérôme, un jeune homme qui m’occupe en ce moment. Un selfie compromettant – c’est le titre temporaire – : Jérôme étudie à l’université Laval et cherche désespérément un moyen d’attirer l’attention d’un groupe qu’il souhaite intégrer et dont l’élu de son cœur fait partie. Alors, comme la bande fréquente un café et publie souvent des photos avec le nom de l’établissement en hashtag. Il décide de faire un selfie devant le café et d’y ajouter le hashtag. C’est simple et efficace. Le problème, c’est que, sur la photo, on y voit de dos un homme déclaré mort depuis cinq ans. Un dangereux criminel qui, au moment de sa mort, avait en sa possession dix-millions de dollars. Les billets n’ont jamais été retrouvés. Jérôme aura beaucoup d’attention, et pas seulement celle qu’il souhaite.
Dans ma télé
Les armes
Rectifier le tir après s’être tiré dans le pied
Vous souvenez-vous de l’épisode de La petite vie (Jean-Lou straight, 1998) où Michel Dumont était, selon son uniforme, autant sergent, qu’officier ? C’est ce à quoi j’ai pensé en voyant Les armes.

Comme plusieurs, je regarde beaucoup de séries à la télé et je préfère vous partager ce que j’aime que de critiquer ce qu’il y a de mauvais, car ce serait un job à temps plein. Avouez que, souvent, c’est la base : le scénario qui est faible. Pourtant, il y a des équipes entières qui y travaillent et il semble que personne ne voit qu’ils ne vont nulle part avec leurs histoires. Ou peut-être, au contraire, se réunissent-ils tous, toutes allégeances de chaines confondues pour faire des brainstorms, et de là nait la confusion. Par exemple, il y a une grosse araignée dans le studio et qui fait un cameo dans deux séries différentes, puis ils enterrent tous des cadavres dans le même champ — peut-être est-ce avec la même pelle? — et on retrouve les mêmes acteurs — peut-être est-ce leur numéro qui est sorti du sac UDA pour le mois?— à jouer le même air confus sur deux ou trois séries en même temps.
Mis à part ces petits travers, reste que la base, c’est le scénario. Quand tu nommes une série Sorcières et qu’au bout de deux saisons, il n’y a toujours rien de bien sorcier… Sans attendre des balais et des verrues, on est en droit d’ attendre quelques éléments occultes, autres qu’un vieux jeu de tarot. Un philtre d’amour ou une malédiction, ou que le pied du gourou de la secte sorte de terre pour venir faire peur — peut-être attendent-ils leur tour avec la pelle. Mais bon, je reviens à mon sujet : Les armes.
J’avais beaucoup d’espoir. Je me suis dit que cela pourrait peut-être améliorer l’image des Forces armées canadiennes au Québec, où, contrairement au reste du pays, le respect envers l’armée est mitigé, malgré l’historique glorieux des régiments qui y sont basés. Donc j’avais des attentes. Il y a peu, j’étais sur la base à Valcartier pour le championnat régional de hockey militaire et, entre deux périodes, j’ai tâté le pouls. Les jeunes ne regardent pas la télé. Certains en ont entendu parler, sans plus. Mais chez les plus vieux, ceux qui n’étaient pas sur la glace et les vétérans, venus rencontrer leurs vieux chums pour l’occasionm alors là ! Oh boy. Outre les uniformes et les badges et toutes les incohérences, ce qui ressort, c’est : mais qui donc les a conseillés ?
Voyons, Tabar… ! Qu’ils m’appellent, je vais leur dire, moi, quoi faire ! Je n’ai que ça à faire de mon temps, s’est exprimé un adjudant-chef à la retraite. Ce qui énerve le plus, c’est le flagrant manque de respect envers l’institution en omettant de faire un minimum de recherche.’ Si tu veux mettre ma chemise, tu devrais, au minimum, t’intéresser à mes fonctions’. M’a dit un autre, qui m’a aussi dit que François Papineau porte son béret comme un Brits.
Le respect de la hiérarchie est la base dans l’armée, et en faire abstraction, c’est se tirer dans le pied pour la crédibilité. La base d’une série, avant les accessoires et les personnages, c’est l’histoire. Bien sûr, quand j’ai croisé un des membres québécois du JTF2 (Join Task Force 2) je me devais de lui poser la question. Il ne regarde pas la série, mais, bien sûr, sa famille et ses amis du Québec lui en ont parlé. Il a simplement souri et soulevé les épaules pour signifier : que veux-tu que je te dise ? Comment rajuster le tir ? La production semble y travailler. Tous ralliés contre les Russes !
Le duel Savard et Craig me fait penser un peu à mon film d’armée préféré, Platoon, et aux deux sergents aux idéologies complètement opposées. Je crois que ça fonctionnerait mieux en théâtre d’opérations (en mission). Savard est envoyé pour remettre de l’ordre… Envoyez-les donc tous à Alert, au Nunavut, c’est aussi une base militaire et le lieu habité le plus au nord de la planète.
Le décor est simple, c’est blanc et les Russes ne sont pas bien loin. Ajoutez donc aussi des malinois ! On aime ça, les chiens, il y en a au JTF2.
Est-ce que j’ai l’intention d’écrire quelque chose avec l’armée en toile de fond ? C’est dans mes papiers. Croyez-moi que je serai surveillée de près.
Recette
La bolognaise de Claude Granger

Qui dit bolognaise, dit sauce à la viande qui vient de Bologne en Italie. Alors, pour éviter les foudres des Italiens, voici la recette originale de Bologne, région d’Émilie-Romagne, oui, et le circuit d’Imola n’est pas bien loin. (on peut sortir la fille de la F1, mais on ne sort pas la F1 de la fille…)
Recette originale pour 4.
300 g de paleron de bœuf maigre
150 g de pancetta
2 oignon(s) rouge(s)
2 carotte(s)
2 branches de céleri
1 verre de vin blanc
1 verre de lait entier
1 boite de tomate(s) pelée(s) (entières)
10 cl d’huile d’olive (6 c. soupe)
Sel et poivre du moulin
Préparation :
Lavez, épluchez et émincez les carottes, les oignons et les branches de céleri.
Dans une cocotte, chauffez l’huile d’olive et faites cuire les légumes à feu doux.
Tailler le paleron de bœuf et la pancetta en « lardons », petits morceaux, et ajouter aux légumes.
Lorsque cela commence à caraméliser, ajoutez le vin et les tomates pelées.
Versez le lait, rectifiez l’assaisonnement et laissez cuire à couvert à feu doux pendant 2 h30/3h00 en remuant fréquemment.
La recette de Claude Granger diffère légèrement, pour 4
200 g de bœuf haché mi-maigre
100 g de veau haché
50 g de porc haché
2 oignon(s) rouge(s)
2 carotte(s)
2 branches de céleri
4 champignons blancs
1 gousse d’ail
1 boite de tomate(s) pelée(s) (entières)
1 boite de pâte de tomate (petite boite)
Un mélange d’huile et de beurre pour faire revenir.
1 c. à soupe d’herbes salées
1 pincée de poivre de Cayenne
1 piment séché (à retirer après la cuisson)
1 feuille de laurier (à retirer après la cuisson)
1 pincée de clou de girofle moulue
1 c. thé de piments broyés
1 c. à soupe d’un mix de fines herbes séchées (basilic, thym, persil, romarin)
Poivre du moulin
Préparation, huile, beurre pour faire revenir les oignons jusqu’à transparence, ajouter l’ail, puis la viande, quand elle n’est plus rose, ajoutez les herbes salées, les tomates et la pâte de tomates, puis les épices. Le temps de cuisson est le même.
Si trop acide, ajoutez un peu de sucre.
Et si vous êtes comme moi et n’avez pas accès à un jardin, je remplace les légumes suivant : oignon, céleri et carotte, par un sac de légumes congelés, pour sauce à spaghetti de 675g, vous obtiendrez en prime des poivrons rouges et verts dont le côté sucré balancera l’acidité de la tomate.
Courrier
Question de Maryse : Loup est-il un personnage ?
Il est tout ce qu’il y a de plus vrai. C’est un joyeux mélange de Husky et de berger allemand. Il a 9 ans. Je l’ai adopté d’une famille qui, elle-même l’avait recueilli. C’est ce que l’on appelle un ‘Rescue’. Il a été trouvé dans le secteur de Maniwaki, il craint l’eau, a une peur bleue des coups de feu ou tout ce qui y ressemble, comme les feux d’artifice. Lorsque je l’ai accueilli chez moi, il avait environ 18 mois, selon le vétérinaire. Il se nommait alors Luke. C’est devenu Loup, car c’est semblable, plus facile en français et il adore hurler. À l’époque j’ai écrit un texte sur son arrivée : Luke, le maitre de l’évasion.

Luke, le maitre de l’évasion
Peut-être était-ce parce que ma vie m’a semblé simple, rangée, propre, sans tracas. Ou peut-être est-ce parce que je suis un tyran domestique en mal de régenter une pauvre âme. Quelle qu’en soit la véritable raison, lundi dernier j’ai adopté un chien.
Voici LUKE, il aura 2 ans à l’ été. Je suis tombée sur une annonce : une jeune famille devait tristement se défaire de lui par manque de temps et d’espace. « Hon… pauvre petit chien-chien », me suis-je dit. « De l’espace, du temps, je n’ai que ça, moi ! » J’aurais dû me douter, en voyant la photo où il trônait sur un divan : la tête haute, les oreilles dressées, régnant en parfait maitre de la situation, qu’il me donnerait de quoi occuper mes journées.
Je dois reconnaitre que j’étais avertie que ce toutou de races mêlées : très affectueux, aimable avec les autres chiens et doux avec les enfants, n’était pas pour autant facile. « Luke est anxieux s’il reste seul à la maison et peut faire des dégâts », m’a-t-on prévenue. C’est pourquoi il était impossible à ses maitres de le laisser seul à la maison, car, comme ils habitent un appartement, ses hurlements posaient problème. « Aussi, il tire si fort sur sa laisse, qu’il est très difficile à promener. », m’a-t-on aussi informée. N’écoutant que ma propension à me mettre dans le trouble. J’ai confirmé que je savais dans quoi je m’embarquais et conclu que je me rendrais chez eux le lendemain pour 10 h.
« Bah, j’en ai vu d’autres ! » me suis-je dit. Après tout, j’ai été élevée avec un chien-loup, Kimo, qui montait sur le yacht de mon père pour hurler à la lune. Croyez-moi, c’est assez particulier en plein Montréal ! Puis, durant presque 10 ans, j’ai eu un montagne des Pyrénées, Beluga ( Belle, pour les intimes), 198 livres ! Alors, question tirage en laisse, croyez-moi, je sais ce que c’est ! Puis, j’ai eu Max, un golden retriever, pendant 14 ans. Cela fait 2 ans maintenant qu’il n’est plus là, en mars justement. Tiens, je n’avais pas remarqué.



À mon arrivée chez Luke, j’ai été accueillie par des jappements et par le son de pattes montées sur le dos de la porte. Lorsque celle-ci s’est ouverte avec précautions, Rachel tenta de retenir le fougueux chien, mais en vain. Il m’a grimpé dessus, m’a farfouillé de partout : « oui, je suis une fille, tasse ton gros nez de là ! » Manifestement, ce chien, d’à vue de nez, 55-60 livres, n’avait aucune notion de bienséance.
– Est-il castré ? – Non – Vacciné ? – Non plus.
Après m’avoir expliqué encore une fois à quel point c’était difficile de se défaire de ce membre de la famille, le conjoint m’a proposé de faire monter Luke dans ma voiture. Muni d’un collier synthétique commun et d’une laisse assortie, Luke a trimbalé son maitre mesurant plus de 6 pieds et plus de 200 livres, à l’extérieur, où l’homme a fait monter Luke dans la voiture. Après des salutations, je suis partie avec mon nouvel ami. J’étais calme et soulagée que Luke soit tranquille derrière. Intérieurement, je me suis félicitée d’avoir opté pour un chien de seconde main plutôt qu’un chiot de race pure de chez un éleveur. « Il a fière allure, ce bâtard ! Après tout, j’en suis une aussi ! » me suis-je dit en souriant. Luke reniflait parfois mes cheveux, mais n’a pas jappé, ni pleuré de tout le trajet de 9 kilomètres qui nous séparaient de chez moi.
Première erreur
En arrivant, j’ai garé la voiture dans l’entrée plutôt que dans le garage. En ouvrant la porte, Luke s’est élancé vers la rue; moi, à l’autre bout de la laisse, je l’ai suivi. Cela m’a pris en tout 2 heures avant de réussir à le faire entrer dans la maison. C’est avec obstination que ce cher Luke s’est assis au beau milieu de la rue, refusant de bouger. Puis, à force de subterfuges, j’ai réussi à l’attacher au lampadaire de mon entrée, puis avec une corde, à l’attirer à l’arrière dans la cour. Il avait l’air content, mais refusait toujours d’entrer. Je suis restée avec lui et j’en ai profité pour déneiger le patio. Luke sautait pour attraper la neige, il aime jouer. Moi, je commençais à avoir froid et j’étais trempée. Comme il faisait beau, j’ai laissé la porte-fenêtre ouverte pour qu’il puisse entrer par lui-même. Plus tôt que prévu, mu sans doute par la curiosité, il a franchi le pas.
Ce n’est pas avant 18 h que Luke a glissé les pattes de devant pour se coucher. J’ai l’habitude, le soir, de regarder la télévision dans le salon au deuxième étage, mais Luke refusait de monter l’escalier. Toutefois, au bout d’une demi-heure, il s’est décidé et a suivi une mise au point importante : « Non, tu ne montes pas sur le sofa ! » 21 h exténuées, j’ai monté un autre demi-étage pour aller dans ma chambre. Il m’a suivie, ainsi qu’une autre mise au point : « Descends de là ! Tu ne dors pas dans mon lit ! »
Deuxième erreur
Au matin, j’étais bien contente de voir que Luke n’avait pas quitté mon chevet et donc pas fait de dégâts. L’anxiété m’a gagnée, car, ce jour-là j’avais mon annuel médical à 11 h 15. Ça ne pouvait pas plus mal tomber ! Je décidais donc de bien « bruler » mon nouvel ami avant de partir. « Une bonne promenade et, cette fois, mon lascar, tu ne me tourneras pas en bourrique ! » J’ai changé le collier synthétique pour un en maillons de chaine et un harnais avec boucle au dos. Luke aimait bien son accoutrement, qui permet au chien de se tenir droit. De mon côté, je peux le manœuvrer plus facilement, ce n’est pas parfait, mais c’est mieux. Outre un trop-plein d’énergie, il est très sociable et ne démontre pas d’agressivité. En revenant, il s’est rendu directement à la porte de la maison. Alléluia ! Je me suis préparée à partir. J’ai verrouillé les portes en me disant : je n’ai pas le choix, advienne que pourra. Byebye, Luke, je reviens vite ! Je me suis dit que, le pire qui pouvait arriver, c’est qu’il mange un sofa, ou deux.
La clinique n’est pas bien loin et je ne me suis absentée en tout que 40 minutes, puisque le rendez-vous n’était pas à 11 h 15, mais 13 h 15. J’ai bien tout fait pour que la secrétaire se sente très mal de son erreur qui, entre vous et moi, est fort probablement la mienne, puisque je me sais capable de me mettre des rappels sur mon téléphone, ma Surface et mon Mac tous parfaitement synchronisés à la mauvaise heure ! De retour à ma voiture, je me suis rendu compte que, dans mon étourderie, j’en avais ajouté une couche en verrouillant la porte du côté passager. Ce n’est pas une bonne idée, car, avec 250 000 kilomètres au compteur, le vieux Ben est grincheux. Pour ma peine, j’ai donc dû passer par le coffre arrière et, bien sûr, le vider, activer la poignée pour abaisser la banquette arrière et m’y faufiler, tête première, pour atteindre le bouton de déverrouillage. Je m’étais estimée chanceuse d’avoir dégoté une place si près de l’entrée, juste après la guérite du stationnement, mais finalement pas tant, puisque la caméra de surveillance a certainement filmé mon manège. Avec du recul, je me dis que ça aurait pu être pire, j’aurais pu porter une jupe !
En arrivant à la maison, j’ai garé Ben dans le garage et suis entrée par la porte qui s’ouvre vers la maison. Luke ? J’étais surprise qu’il ne soit pas là. J’ai vu sur la porte latérale qu’il y avait deux notes de collées dessus. Je me suis avancée et j’ai vu Luke dans la cuisine attaché à son harnais par une corde, qui, elle, était fixée à un montant de la terrasse dont la porte est ouverte juste assez grande pour laisser passer le « chien-chien ». Je n’ai pas eu le temps d’analyser la scène qu’une voisine d’en face est arrivée et, en me voyant, a crié : « You won’t believe what happened! ». Son mari, Derek, promenait sa chienne Lexie autour du pâté de maisons quand Luke est venu dire bonjour. Heureusement, le voisinage savait déjà que j’avais un nouveau chien. ( Avec tout le temps que nous avions passé dehors la veille !) À eux deux, ils ont ramené le fuyard chez moi. En voyant la porte arrière ouverte, ils ont cru que j’étais partie à la recherche de Luke en la laissant ouverte. Ils l’ont donc fait entrer, puis ils ont refermé la porte-fenêtre en me laissant une note sur la porte de devant :
Hi We found Luke and put him inside through the back door that was open. Susan #1

Mais ils n’étaient pas sitôt arrivés chez eux, que Luke était de nouveau en cavale. Ils ont échangé un regard ahuri et ont compris qu’il avait ouvert la porte ! Ils ont donc remis ça, mais cette fois, ils sont entrés à l’intérieur, ont verrouillé la porte-fenêtre et collés une bande de duct tape sur la poignée et son mécanisme de verrouillage. Puis, ils sont sortis par la porte de devant en laissant une deuxième note : PS. He re-escaped ! We taped the back door shut and went out through your front door.
Mais, vous devinez la suite, cela n’a pas suffi ! Quelques minutes plus tard, Luke, avec le duct tape collé sous une patte, était de nouveau, dehors ! En dernier recours, les voisins l’ont attaché avec une corde à la terrasse. Je suis arrivée peu de temps après, et, à voir son harnais qui ne tenait plus que par un fil, c’était moins une. Luke était très heureux de me voir. Et moi j’étais là à tenter de contenir ses démonstrations d’amour et me confondre en excuses, remerciements et gratitude.
—Oh, by the way I’m Susan —Nice to meet you.
Après le départ de ma bienveillante voisine, je suis restée un moment à regarder Luke en me disant qu’il devrait s’appeler Harry comme Houdini. J’ai eu l’idée de l’emmener avec moi en auto pour mon rendez-vous. Mais, il n’a pas eu l’occasion de faire connaissance avec Ben puisqu’il n’a jamais voulu entrer dans le garage. Comme, il ne voulait pas non plus descendre à la cave, j’ai annulé. De toute façon, je n’ai pas le temps d’être malade. Et si j’ai besoin d’un docteur, ce sera surement un psy.
Questions, commentaires ?
Vous avez des questions pour moi ? Des commentaires ? Des critiques ? Allez-y ! C’est l’endroit. Écrivez-moi à : allo@salemwolf.ca et je répondrai au courrier sur cet espace. J’ai hâte de vous lire.